Des élèves de troisième ont rédigé des chroniques sur la proposition de leur professeure de français pour raconter comment ils vivaient cette période si particulière.
Voilà ce qu’ils en pensent:
CHRONIQUES DU CONFINEMENT
Sur nos balcons on applaudit
Pour les personnes
qui soignent cette maladie.
Ce n’est pas une épidémie
Mais
bien une pandémie
On compte les heures,
En
suppliant d’arrêter ce malheur.
Nous avons tous peur,
Par
le nombre de gens qui meurent.
On compte les gens
qui
se lèvent en respirant
On compte les gens
Qui s’en
sortent vivants.
Mais on ne compte plus les décès
Les
personnes qui n’arrivent plus à respirer
Les personnes
enterrées
Et les famille déboussolées…
Maeva
Stefan – 3c
Restez
chez vous !
Avant,
j’allais au collège pour étudier,
Maintenant,
je regarde mon ordinateur toute la journée.
Avant,
j’allais marcher en forêt,
Maintenant, je regarde par la
fenêtre les oiseaux chanter.
Nous avons désormais des
interdictions,
Et si nous désobéissons, nous aurons des
sanctions.
Mais nous avons encore quelques droits,
Même
s’ils ne sont pas les mêmes qu’autrefois.
Notre
président a dit « nous sommes en guerre »,
Il faut
rester solidaire.
Le virus n’est pas sous terre,
Mais
bien dans l’air.
Maeva
Stefan – 3ème C
La maladie est comme un océan
Car ses moyens de
transmission sont très grands
Pendant que les artistes
s’inspirent
Sur leur bateau de plaisirs
On est tous
en ennui
Sur notre radeau de survie
Car on est confinés
Comme des condamnés
Pendant qu’on est enfermés
comme des prisonniers
La maladie continue à tuer les plus
faibles comme les personnes âgées
Pendant qu’on s’ennuie à
mourir sur notre radeau de survie
Ça devient de plus en plus
compliqué de s’amuser comme les artistes
Au point de se
dire si on a une raison de vivre
Mais je pense que ça n’arrive
qu’aux plus dépressifs
Heureusement qu’il n’y a plus personne à
l’extérieur
Car sinon il y aura beaucoup plus de personnes qui
meurent
Mais il y a de quoi s’en réjouir
Car en ne
sortant pas de son radeau, on sauve beaucoup de vies
Heureusement
qu’il n’y a personne dans les bus
Car il y reste ce satané
Coronavirus
J’ai réussi à m’inspirer
Avec ce que je
pouvais
Maintenant que j’ai terminé
Je vous laisser
continuer
Adame Laaouaj – 3ème C
Cela fait une semaine que suis enfermé chez moi et ici, tout me semble si triste, si fade, si blême….. Je passe mes journées à faire mon travail et puis sur Hangouts à parler avec mes potes, je travaille avec mon père ou j’écris un poème.
Étant donné que je suis italien, et que toute ma famille est en Lombardie à Bergame qui est la ville la plus touchée, mes tontons nous tiennent souvent au courant. Ils nous racontent que là-bas, il y a des queues infinies de corbillards qui attendent pour déposer les cercueils, et que les églises servent de dépositoire pour les cercueils et qu’en plus elles sont pleines. Le pire dans tout ça, c’est que les gens meurent complètement seuls, complètement perdus dans la solitude…. N’est-ce pas triste et horrible? En plus, les personnes hospitalisées, sont emmenées et leurs familles ne savent même pas où. En Italie entière, le nombre de morts augmente toujours plus, hier les infos italiennes disaient 793 morts en un jour: c’est horrible.
Je pense aussi aux médecins qui sont en train de sauver des vies ou au moins d’essayer, ces médecins qui sont obligés de faire des choix entre laisser mourir des personnes et en sauver d’autres, tous ces médecins qui se sentent inutiles, car ils voient que face à la mort qui arrive et qui est là devant vos yeux, ils ne peuvent rien et tous les hommes sont impuissants face à la mort.
Au fond, tous les
hommes sont faibles, la preuve en est qu’il suffit d’une chose
nouvelle, différente, et qu’on ne voit pas, que l’homme est à
genoux. Je ne dis pas ça pour mépriser l’homme, au contraire, c’est
en quelque sorte une forme d’humilité en reconnaissant ma faiblesse
en premier lieu et la faiblesse de l’homme en général. Cela
me fait un peu peur, je l’avoue, car ça pourrait arriver d’un moment
à l’autre ici aussi mais ça me rend triste car beaucoup de gens
meurent seuls. Pour moi, ici, tout est triste car je n’entends plus
les bruits de la ville lorsque je sors dans mon jardin et même
si maintenant on entend les oiseaux chanter, la Nature me semble si
silencieuse, si mystérieuse…… .
Pour finir,
j’espère que tout cela pourra aider les hommes à sortir
d’eux-mêmes, à être solidaires et à laisser un peu de côté mon
égoïsme, notre égoïsme, leur égoïsme.
Paolo
Micheletti – 3ème E